Christian Vézina évite la prison, mais devra purger une peine dans la collectivité

L'ex-pharmacien Christian Vézina, en 2008. Crédit: Éric Whittom.L’ex-pharmacien Christian Vézina est condamné à une peine de deux ans moins un jour à purger dans la collectivité pour avoir vendu illégalement des milliers de comprimés de narcotiques.En 2012, Christian Vézina a été arrêté par la police dans le cadre d’une opération visant à démanteler un réseau criminel de trafic de médicaments sous ordonnance, incluant notamment de l’hydromorphone.Christian Vézina s’était fait prendre à vendre illégalement des comprimés à un agent d’infiltration, après que la police eut été informée du commerce illicite instauré à sa pharmacie.L’an dernier, Christian Vézina avait reconnu sa culpabilité aux multiples chefs d’accusation portés contre lui à la Chambre criminelle et pénale de la Cour supérieure du Québec.Entre-temps, le Conseil de discipline de l’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ) l’a radié de son Tableau pour une période totale de huit ans concernant des chefs d'accusation liés en bonne partie à ce commerce illégal de médicaments sous ordonnance.Pris dans un engrenageSelon la preuve présentée à la Cour, mais également devant le Conseil de discipline de l’OPQ, Christian Vézina s’est retrouvé dans l’eau chaude en dépannant un premier client aux prises avec des douleurs. Rapidement, les demandes d’autres clients se sont multipliées. Certains de ces patients l'auraient menacé de le dénoncer à son ordre professionnel s'il cessait de leur vendre des médicaments.Or, son commerce illégal a fini par se retourner contre lui. Obligé de vendre des médicaments à faible coût, les dettes se sont accumulées, le poussant à céder sa pharmacie et à faire faillite. Son couple a également éclaté.Lors d’une comparution qui se déroulait cette semaine pour déterminer sa peine, le juge Christian Boulet a souligné que l’accusé avait fait preuve de négligence, d'une grande naïveté et d'un flagrant manque de jugement.Bien que Christian Vézina ait fait l'objet de pressions, le juge a rappelé que le père de l’accusé, également pharmacien propriétaire, avait lui-même résisté à de telles pressions durant sa carrière dans ce quartier de Québec.«L'accusé aurait pu et aurait dû faire appel à la police, mais il a choisi de ne pas le faire, sachant que des quantités importantes de drogues dures seraient écoulées sur le marché à cause de lui», a déclaré le juge.La peinePuisque Christian Vézina a exprimé des remords et que les risques qu’il récidive sont presque inexistantes, le juge a estimé qu’il représentait un bon candidat à l'emprisonnement avec sursis.Christian Vézina sera donc assigné à son domicile durant les 12 premiers mois de sa peine. Par la suite, et pour le reste de sa peine, il devra observer un couvre-feu et réaliser 240 heures de travaux communautaires. Il devra aussi se soumettre à une probation de trois ans et faire un don de 1000 $.La poursuite réclamait une peine de pénitencier de quatre ans pour l'ex-pharmacien. Elle doit maintenant décider si elle interjettera appel de la décision.(Avec Le Soleil)

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