Cessation tabagique: L’inhalateur et le vaporisateur buccal devraient être remboursés, croit l’INSPQ

Le vaporisateur buccal et l’inhalateur, deux aides pharmacologiques qui réduisent l’envie de fumer, devraient être remboursés par le régime québécois d’assurance médicament afin de favoriser le renoncement au tabac, estime l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).Selon l’Institut, les études ont démontré que ces deux produits augmentent le taux de renoncement au tabac au même titre que la gomme, le timbre ou la pastille de nicotine. Ces trois derniers produits, qui font partie de la thérapie de remplacement de la nicotine (TRN), sont remboursés s’ils sont prescrits, alors que le vaporisateur buccal et l’inhalateur ne le sont pas.« Il serait avisé d’examiner la pertinence de proposer certains ajustements à la couverture actuelle des aides pharmacologiques à l’arrêt tabagique par le programme québécois d’assurance médicaments », indique l’INSPQ dans un document qui fait la synthèse des connaissances sur les mesures pour favoriser le renoncement au tabac.Dans la même veine, l’Institut propose de ne pas limiter le nombre de fois que le traitement de TRN peut être utilisé au cours d’une année. Actuellement, un fumeur qui fait une rechute de son tabagisme ne peut pas se prévaloir de la mesure de remboursement s’il fait une nouvelle tentative moins d’un an après avoir été remboursé et s’il souhaite utiliser le même médicament.De plus, en ce qui concerne les fumeurs plus dépendants, il n’est pas possible de prolonger le traitement de thérapie de remplacement de nicotine au-delà des 12 semaines couvertes par le régime public. Le gouvernement devrait rembourser les produits sur une période prolongée lorsque nécessaire, estime l’Institut.Aux Pays-Bas, l’implantation d’une mesure nationale de remboursement de médicaments d’aide à l’arrêt tabagique, accompagnée d’une campagne médiatique, a mené à une augmentation significative des tentatives de renoncement au tabac et des taux de succès chez tous les groupes sociaux.Augmenter les taxesD'autre part, l’INSPQ croit qu’il serait souhaitable de hausser les taxes et d’indexer annuellement la taxe sur les produits du tabac, comme c'est le cas en Ontario.Selon des organismes de santé publique, une augmentation du prix des cigarettes de 10 % réduit la consommation de 4 %.Cette hausse de taxes est la seule mesure qui a un impact généralement positif sur l’équité en matière d’arrêt tabagique, les groupes défavorisés étant plus sensibles aux fluctuations de prix du tabac que les groupes plus favorisés, notent les auteures Pascale Bergeron et Michèle Tremblay qui s’appuient sur des écrits scientifiques.« Cette sensibilité se traduirait par une diminution du nombre de cigarettes fumées, par davantage de tentatives de renoncement au tabac et par une réduction de la prévalence du tabagisme. »L’Institut estime également que le gouvernement doit intensifier l’offre de services de proximité dans les milieux défavorisés en invitant « de façon proactive les fumeurs issus de ces milieux à les utiliser ».Quelques chiffres13 000 : nombre de décès liés à l’usage de tabac au Québec chaque année1,4 million : Québécois âgés de 18 ans et plus qui fumaient en 2013-201422% : pourcentage de la population adulte qui fumait en 201530 % des Québécois qui habitent dans les secteurs les plus défavorisés fument15 % des Québécois qui demeurent dans les quartiers les plus favorisés fument

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