Cancer du col de l’utérus: l’INESSS fait le point sur les stratégies de dépistage

Bien que sa spécificité soit généralement plus faible, le test VPH est plus sensible que la cytologie en ce qui a trait au dépistage des lésions à haut risque de cancer du col de l’utérus. C’est ce que montrent les méta-analyses retenues par l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) dans l'un de ses plus récents rapports.L’INESSS fait état des connaissances en matière de stratégies de dépistage du cancer du col de l’utérus, une pathologie qui causera 80 décès au Québec, selon les estimations de la Société canadienne du cancer (SCC).Le mandat a été confié à l'INESSS par la Direction générale de cancérologie du ministère de la Santé et des services sociaux (MSSS), qui souhaitait comparer la validité, l’efficacité et la sécurité du test VPH à celle de la cytologie.Le Ministère voulait obtenir davantage d’informations dans un contexte caractérisé par l’implantation d’un programme de vaccination contre le VPH au Québec et dans le cadre de changements importants à l'échelle mondiale entourant le dépistage du cancer du col utérin.Quatre méta-analyses ont été retenues et un total de dix essais cliniques randomisés a été répertorié par l'INESSS. « Les données présentées sont issues d’une littérature abondante et variable », peut-on lire dans le rapport de l’INESSS. Celles-ci suggèrent que différentes stratégies de dépistage favorisant l’un ou l’autre des tests peuvent être valables et apporter des bénéfices aux patients. Toutefois, la littérature a permis à l’Institut national de dresser quelques constats.Validité des testsLa sensibilité des tests de dépistage fait l’objet du premier constat. En effet, à l’unanimité, les quatre revues systématiques avec méta-analyses ont donné avantage au test VPH pour la détection des lésions CIN2+ et CIN3+, surtout lorsqu’il s’agit du premier cycle de dépistage.En ce qui a trait à la spécificité, c’est plutôt la cytologie qui obtient les meilleurs résultats. L’écart entre les deux tests est toutefois relativement faible. De plus, on note que la spécificité du test VPH est supérieure lorsque le test est utilisé chez des femmes âgées de 30 ans et plus.Le rapport de l’INESSS indique également qu’en différence absolue, le nombre de femmes correctement identifiées était plus élevé avec le test VPH. De plus, le nombre de faux négatifs est plus bas avec ce même test.Cependant, il est à noter que l’ensemble des analyses ont fait souligner la forte hétérogénéité et les différences méthodologiques importantes entre les études, ce qui peut compliquer l’interprétation des résultats.De plus, l’avènement des populations vaccinées en âge de dépistage devrait influencer la performance de la cytologie. Les retombées « devraient être moindres compte tenu de l’objectivité des résultats associée » au test VPH.Efficacité non prouvéeSeulement deux études randomisées sur l’incidence du cancer du col et la mortalité par cancer ont été recensées. Compte tenu du faible nombre d’études disponibles, une méta-analyse n’a pu être réalisée.Toutefois, le document produit la semaine dernière par l’INESSS rapporte qu’en Inde, « le test VPH a été associé à une réduction significative des cas de cancer invasif et des décès par cancer du col en comparaison avec les femmes qui n’avaient passé aucun test de dépistage ». La cytologie n’avait alors montré aucun avantage.Répercussions négativesLes essais cliniques randomisés ainsi que les revues systématiques n’ont pas fait état de paramètres d’innocuité puisque « les données ne permettaient pas d’analyses globales de ce paramètre », indique-t-on.Il a toutefois été mentionné à quelques reprises que le nombre de tests et d’investigations supplémentaires (colposcopie et biopsie) était supérieur chez les femmes pour qui le dépistage a été fait avec le test VPH, et ce, en raison de sa sensibilité élevée.Selon certaines études, ces tests peuvent occasionner des saignements, des douleurs, des infections et des troubles psychologiques chez la patiente.Lignes directrices« Bien que le test VPH soit recommandé par plusieurs associations, de nombreux pays et provinces canadiennes utilisent actuellement la cytologie pour le dépistage primaire et le triage de certains résultats cytologiques équivoques avec le test VPH », concluent les auteurs du rapport de l’INESSS.Toutefois, plusieurs pays auraient annoncé une transition vers le test VPH en dépistage primaire.On rappelle toutefois qu’une révision régulière des stratégies devrait être réalisée à mesure que l’effet populationnel de la vaccination sera obtenu.

Cancer du col de l’utérus: l’INESSS fait le point sur les stratégies de dépistage

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