Cancer du col de l’utérus: l'hystérectomie simple envisageable pour certaines patientes

Le traitement standard actuel d’un cancer du col de l’utérus est l'hystérectomie radicale, qui consiste à enlever non seulement l'utérus et le col de l'utérus, mais aussi les tissus environnants et jusqu'à un tiers du vagin, explique la Dre Lois Shepherd, professeure de pathologie et de médecine moléculaire à l'Université Queen's de Kingston, Ontario, en charge de la supervision de la nouvelle étude canadienne sur le sujet. Mais selon les observations de l’équipe de recherche, les femmes ayant subi une hystérectomie totale (ou «simple») – qui a laissé intacts les tissus environnants et la majeure partie du vagin – ne couraient pas plus de risques de récidive du cancer dans la région pelvienne après trois ans que celles ayant subi une hystérectomie radicale.À lire aussi: Quiz: Dépistage du cancer du col de l’utérus«L'étude détermine une option beaucoup moins invasive et intrusive, avec moins d’effets secondaires, pour les femmes atteintes d'un cancer du col de l'utérus précoce et à faible risque», a précisé la Dre Shepherd. Selon l'étude publiée dans le New England Journal of Medicine, les femmes ayant subi une hystérectomie radicale ont plus de risques de souffrir d'incontinence urinaire et d'effets secondaires d'ordre sexuel après l'opération.Toutefois, l'hystérectomie simple ne devrait être envisagée que pour les patientes répondant à des critères stricts, prévient l'auteure principale de l'étude, la Dre Marie Plante, gynécologue oncologue au CHU de Québec et à l'Université Laval. Le cancer doit être à un stade précoce, avec des lésions superficielles inférieures ou égales à deux centimètres, et les ganglions lymphatiques doivent être intacts.«À mesure que les données rétrospectives en faveur de l’hystérectomie simple (pour ces patientes) se sont accumulées, il y a eu une sorte de tendance progressive chez les médecins qui se sont mis à conseiller une chirurgie moins radicale», poursuit la Dre Plante.La gynécologue assure que les preuves apportées par cet essai clinique randomisé de phase 3 sont sans appel concernant la sécurité de la chirurgie moins invasive. À lire aussi: C.-B.: des trousses d'autodépistage du cancer du col de l'utérus bientôt distribuéesUne nouvelle recherche qui «change la donne», estime de son côté le Dr Brent Jim, gynécologue oncologue à Regina, qui n'a pas participé à l'étude. Selon lui, les programmes de dépistage du cancer du col de l'utérus disponibles au Canada permettent aujourd’hui à de nombreuses femmes d’être diagnostiquées à des stades précoces. Des patientes qui pourraient ainsi être éligibles à une hystérectomie totale. L'étude a porté sur 700 femmes de 12 pays différents atteintes d'un cancer du col de l'utérus à un stade précoce. Plus d'un quart des participantes ont été recrutées au Canada.

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