Cancer de la prostate: le test de l'APS permettrait de réduire la mortalité

Le test de l’antigène prostatique spécifique (APS) permettrait de réduire de 30 % les décès dus au cancer de la prostate, selon une étude de l’Université de Guthenburg en Suède qui risque de relancer le débat sur cet examen de dépistage controversé.Les chercheurs, qui ont suivi 20 000 hommes de 50 à 64 ans pendant deux décennies, ont constaté que le taux d’APS pouvait prédire le risque de cancer. Parmi ces hommes, 10 000 ont passé le test tous les deux ans, alors que l’autre moitié n’a pas fait l'objet de dépistage. Après 22 ans, 300 participants étaient décédés du cancer de la prostate. En analysant les résultats, les chercheurs ont calculé que ceux qui avaient subi le test de dépistage avaient 30 % moins de chance de mourir de cette cause.« Cette recherche est importante, car elle démontre les effets à long terme d’un programme de dépistage organisé en Suède », a commenté Maria Frånlund, Ph. D. en urologie à l'Académie de Sahlgrenska à l’Université de Gothenburg.Les résultats de cette étude arrivent peu de temps après que l’Office national suédois de la santé et de l’aide sociale a recommandé aux médecins de ne pas faire l’examen de l’APS seul. L’Office estime en effet que les désavantages de l’APS, tels que le surtraitement et le surdiagnostic, l’emportent sur les bénéfices.Peu de différenceDe ce côté-ci de l’Atlantique, le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs a recommandé en 2014 de ne pas avoir recours à ce test, affirmant que cela ne permettait pas de sauver des vies. Le Groupe avait statué que seulement un homme sur 1000 survivrait au cancer de la prostate grâce au dépistage par dosage de l’APS. En contrepartie, 178 hommes ayant un dosage d’APS positif subiraient d’autres tests qui se révèleraient négatifs pour le cancer de la prostate. Quatre d’entre eux présenteraient des complications de la biopsie, telles que des infections et des saignements suffisamment graves pour justifier une hospitalisation.Malgré ces recommandations, un sondage mené auprès de médecins de famille de la région de Barrie en Ontario démontrait que la plupart d’entre eux faisaient passer le test de l’APS, estimant qu’il était bénéfique.Pas de façon systématiqueAu Québec, l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux a recommandé aux médecins en janvier 2018 de ne pas offrir le dosage de l’APS pour le dépistage de la prostate de façon systématique.L’INESSS estimait que les faibles gains observés en ce qui a trait à la réduction du nombre de diagnostics de cancer de la prostate avancé sont contrebalancés par les méfaits liés aux faux positifs, au surdiagnostic et aux effets indésirables des biopsies et des traitements à la suite de la prise en charge de la maladie.«Utilisé sans discernement, cet examen de dépistage peut entraîner des conséquences potentiellement graves pour la santé, particulièrement lorsqu’il y a détection et traitement de cancers qui seraient demeurés inconnus sans dépistage», indiquait le document.L’Institut recommandait plutôt que ce test, qui est combiné à l’examen de la prostate par toucher rectal, demeure accessible pour les hommes asymptomatiques qui en font la demande s’ils sont âgés de 55 à 69 ans et ont une espérance de vie de plus de 10 ans.Le Collège des médecins du Québec formulait la même recommandation dans un dépliant publié en 2013.

Cancer de la prostate: le test de l'APS permettrait de réduire la mortalité

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Catégories connexes