Cancer colorectal: le taux de survie après dix ans n’a pas évolué au Québec

Le taux de survie au cancer colorectal chez les patients québécois n’a pas évolué entre 1998 et 2003. Dix ans après le diagnostic, 52 % des cas déclarés en 1998 ont guéri de ce cancer. La proportion était équivalente en 2013 pour les cas apparus en 2003.C’est ce qu'indique un groupe de chercheurs de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) dans un rapport portant sur la survie, les soins et les services reçus en 1998 et 2003 pour ce type de cancer.Le cancer colorectal (CCR) constitue la deuxième cause de mortalité par cancer au Québec. La situation n’est pas partout la même au Canada. La mortalité par CCR du Québec se situe ainsi à mi-chemin entre les taux les plus bas des provinces de l’Ouest (Colombie-Britannique, Alberta) et les plus élevés des provinces maritimes.L ‘étude de l’INSPQ avait été commandée par le ministère de la Santé et des Services sociaux. Le MSSS avait chargé l’Institut de mesurer la survie au cancer colorectal jusqu’à dix ans après le diagnostic. Cet examen de la situation, auquel ont collaboré une quarantaine d’hôpitaux à travers la province, devait également documenter les tendances pour une série d’indicateurs de détection précoce, d’investigation et de traitement du cancer colorectal.Les chercheurs ont échantillonné 1 980 cas de CCR parmi l’ensemble des cas déclarés au Québec en 1998 et en 2003. Une fois pondérés selon leur poids de sondage, ces 1 980 sujets représentaient 8 183 cas de CCR. Selon la version la plus récente, le nombre réel des cas incidents de CCR déclarés au Québec en 1998 et en 2003 serait de 8 808.Bien que ce rapport date de juin 2013, l’INSPQ vient de le rendre public au printemps 2014.Pas de changementsLe fait principal qui s’en dégage, c’est qu’aucun progrès n’a été enregistré dans l’espérance de vie depuis 2008.«Entre 1998 et 2003, la survie au cancer colorectal n’a pas changé au Québec, écrivent les auteurs. La survie relative à cinq ans se situait à 57 %, et celle à 10 ans, pour les cas de 1998, à 52 %. La survie à 10 ans fournit une bonne indication de la proportion des patients définitivement guéris de leur cancer. La survie relative à 10 ans des cas déclarés en 2003 sera vraisemblablement aussi de 52 %.»Les patients diagnostiqués en 2003 ne jouissaient pas de meilleures chances de survie que ceux diagnostiqués en 1998, après un an, trois ans ou cinq ans.«Les survivants au premier anniversaire d’un diagnostic de cancer ont généralement une meilleure chance de survie à long terme, mentionnent par ailleurs les auteurs. Ici, ce sous-groupe affichait une survie relative à 5 ans de 72 %», ajoute-t-on.Avancement de la maladieLes chercheurs ont mesuré pour une première fois à l’échelle du Québec la survie au cancer colorectal selon le degré d’avancement de la maladie au moment du diagnostic.À cinq ans, elle se situait à 92 %, 86 %, 60 % et 5 % respectivement, parmi les patients diagnostiqués aux stades TNM I, II, III et IV.La survie relative à cinq ans variait selon l’âge. Plus le porteur était jeune, meilleures étaient ses chances de guérison. Toutefois, l’écart n’était pas extrêmement vaste. La survie était de 64% chez les 15-49, de 59% chez les 50-74 et de 53% chez les 75-99 ans.La survie dépend aussi du type de cancer. Elle se situait à 59% pour les cancers situés au côlon contre 55 % pour les cas de cancer localisé au rectum.Par sexeLe sexe du patient semble aussi jouer un rôle. Les femmes semblent plus survivre au cancer colorectal que les hommes. En effet, après cinq ans, elles affichaient un taux de survie de 61%, contre 54% pour les hommes.Comparaison canadienneLe rapport révèle une donnée qui apparaît troublante : le taux de survie au Québec après cinq ans était de 57%, comparativement à 63% dans le reste du Canada.En outre, la proportion de cas détectés à un stade précoce de la maladie chez les patients québécois par rapport aux Canadiens était inférieure pour le cancer du côlon (12% contre 18%), ainsi que pour le cancer du rectum (21 %, contre 26%).Les auteurs signalent toutefois que la prudence est de mise avec ce type de comparaison interprovinciale.

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