Cancer avancé de la prostate: Santé Canada approuve une nouvelle hormonothérapie

Approuvé par la Food and Drug Administration des États-Unis en décembre 2020 et par la Commission européenne en avril 2022, l’OrgovyxMC (rélugolix) vient d’obtenir l’homologation de Santé Canada. C’est «le premier et le seul antagoniste des récepteurs de l’hormone de libération des gonadotrophines (GnRH) à prise orale indiqué contre le cancer avancé de la prostate au Canada», signale son fabricant, le laboratoire japonais Sumitomo Pharma, dans un communiqué de presse. Habituellement, le traitement de première intention du cancer avancé de la prostate consiste en l’administration d’agents antiandrogéniques, qui réduisent le taux de testostérone à un seuil très faible, dit de castration. Ces analogues de l’hormone de libération de la lutéinostimuline (LHRH) – les plus fréquemment utilisés étant le leuprolide (LupronMC, Lupron DepotMC, EligardMC), le goséréline (ZoladexMC) et le triptoréline (TrelstarMC) – sont administrés par injection (une fois par mois) ou sous forme d’un implant placé sous la peau à changer une fois par année. Le rélugolix se présente quant à lui sous forme de comprimés de 120 mg, à prendre une fois par jour, et il bloque les récepteurs de la GnRH, réduisant ainsi la production de la testostérone testiculaire qui stimule la croissance du cancer de la prostate. Son approbation par Santé Canada s’est fondée sur les résultats de l’étude de phase III HERO, menée en mode ouvert avec répartition aléatoire et groupes parallèles. Cet essai clinique international visait à évaluer l’innocuité et l’efficacité d’Orgovyx chez plus de 1000 hommes atteints d’un cancer de la prostate avancé hormonosensible qui devaient suivre un traitement antiandrogénique continu pendant au moins un an. Le paramètre principal de l’étude a été atteint: le rélugolix s’est révélé supérieur au traitement de référence actuel, le leuprolide injectable, pour abaisser de façon soutenue le taux de testostérone au seuil de la castration sur 48 semaines. Les effets indésirables les plus fréquents, signalés chez au moins 10 % des sujets, ont été: bouffées de chaleur, douleurs musculosquelettiques, fatigue, constipation et diarrhée légère ou modérée. «Environ un Canadien sur huit présentera un cancer de la prostate au cours de sa vie, et l’inhibition de l’activité de la testostérone, obtenue principalement grâce aux agents antiandrogéniques, est essentielle au traitement de la maladie au stade avancé», explique le chef du service d’urologie et directeur de l’oncologie urologique du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), le Dr Fred Saad, cité dans le communiqué de Sumitomo Pharma. «Lors de l’essai HERO, Orgovyx a donné lieu à une inhibition rapide, profonde et soutenue de l’activité de la testostérone comparativement au leuprolide. [Il] vient offrir une option de traitement sûre et efficace aux Canadiens atteints d’un cancer avancé de la prostate», ajoute le professeur de chirurgie urologique à l’UdeM et titulaire de la Chaire Raymond Garneau en cancer de la prostate.

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