C.-B.: les pharmaciens pourront traiter les affections mineures et prescrire des contraceptifs dès le 1er juin

Les pharmaciens de la Colombie-Britannique auront davantage de responsabilités à partir du 1er juin, dans le but d'améliorer l'accès aux soins pour les personnes qui n'ont pas de médecin de famille et d'alléger le fardeau d'un système de santé surchargé. Selon l’Ordre des pharmaciens de la C.-B., 75% des pharmaciens communautaires éligibles ont suivi la formation requise pour pouvoir diagnostiquer et prescrire des médicaments pour 21 affections mineures telles que l'acné, le zona ou les infections urinaires, ainsi que pour prescrire des contraceptifs. Le ministre de la Santé, Adrian Dix, a soulevé le fait que que les nouveaux services permettront aux patients d'obtenir plus facilement et plus rapidement des médicaments et soulageront les infirmières et les médecins, qui pourront se concentrer sur les personnes ayant des besoins plus complexes. Il a ajouté que «les pharmaciens ont reçu une formation supplémentaire et sont capables de fournir de façon sécuritaire et efficace ces services pharmaceutiques aux patients [...] qui n'ont pas de prestataire de soins primaires, ce qui devrait réduire la charge de travail de ces derniers». À lire aussi: Quel avenir en première ligne pour les pharmaciens? Le gouvernement estime que plus de 750 000 patients utiliseront ces services au cours de la première année. Cette nouveauté intervient à un moment où le système de santé provincial est confronté à des pénuries de personnel et à des problèmes de ressources, qui se traduisent par de longues attentes dans les salles d'urgence. Certains médecins se sont d'ailleurs plaints de cette situation désastreuse. Près d'un million de résidents de la Colombie-Britannique n'auraient pas de médecin de famille, selon des estimations. Hitesh Patel, pharmacien et propriétaire de trois Shoppers Drug Marts à Vancouver, explique que des personnes viennent souvent le voir au sujet de problèmes mineurs, soit parce qu'elles n'ont pas de médecin de famille, soit parce qu'elles craignent d'attendre trop longtemps avant d’avoir un rendez-vous pour en consulter un. Selon lui, les changements ne résoudront pas tous les problèmes liés aux soins de santé, mais ils contribueront sans doute à alléger la pression. «Je pense que c'est ce que nous essayons vraiment de faire: alléger la pression, non seulement sur le système de soins de santé, mais aussi dans l'esprit des patients, en leur offrant plusieurs points de contact pratiques pour parler de leur santé», a-t-il ajouté. M. Dix a indiqué que la province lancerait un site le 29 juin, pour permettre aux gens de prendre rendez-vous avec des pharmaciens en ligne, à l'instar du système utilisé pour se faire vacciner. À lire aussi: Le pharmacien sera avant tout un clinicien Ces nouveaux pouvoirs font suite aux changements apportés en octobre dernier, qui ont permis aux pharmaciens d'administrer davantage de vaccins et de renouveler des ordonnances pour une période pouvant aller jusqu'à deux ans pour les personnes dont les médecins de famille ont pris leur retraite ou quitté leur cabinet. Chris Chiew, président de l’Association des pharmaciens de la Colombie-Britannique, a souligné lors d'une conférence de presse à la veille du changement que les pharmaciens ont l'expertise nécessaire pour prescrire des médicaments et qu'ils sont impatients d'aider les gens à obtenir des soins en temps voulu. Il a poursuivi en disant que «ces pharmacies se trouvent dans des communautés, grandes ou petites, et sont ouvertes après les heures de travail, les fins de semaine et même les jours fériés. C'est pourquoi nous disons souvent que les pharmaciens sont l'un des prestataires de soins de santé les plus accessibles». L'association a précisé que la province était l'une des dernières au Canada à donner aux pharmaciens la possibilité de prescrire des médicaments pour des affections mineures, mais l'une des premières à leur permettre de prescrire des contraceptifs.

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