C.-B.: les médecins s’inquiètent des nouveaux rôles des infirmières praticiennes

Les infirmières praticiennes de Colombie-Britannique peuvent désormais admettre des patients ainsi qu'autoriser leur sortie.Cette extension de leur rôle, annoncée jeudi 11 octobre par la Dre Margaret McDiarmid, ministre de la Santé de la province, n'a pas été accueillie avec enthousiasme par l'Association médicale de Colombie-Britannique (AMCB).La Dre Shelley Ross, présidente de l'Association, a en effet affirmé par voie de communiqué que les médecins devaient demeurer les chefs d'équipe qui supervisent les soins donnés aux patients.Les infirmières praticiennes sont au nombre de 246 cette année en Colombie-Britannique. Elles étaient 156 en 2009.Elles étaient déjà autorisées à faire le diagnostic des affections les plus courantes ainsi qu'à prescrire les traitements et commander des examens qui s'y rapportent.D'après la ministre de la Santé, leurs nouvelles responsabilités contribueront à rendre le système de santé plus efficace, notamment dans les régions rurales où les patients n'auront plus à attendre que les médecins en poste, parfois rares, les autorisent à sortir.Les petits hôpitaux ruraux de la province ne sont pas toujours bien pourvus en médecins, a rappelé Margaret McDiarmid, mettant en avant son expérience de médecin à Trail, où l'hôpital ne comptait pas toujours un médecin dans ses murs.La présidente de l'AMBC, de son côté, a rappelé que l'Association était en faveur de la collaboration et du suivi des patients en équipe. Elle a toutefois souligné que les médecins avaient «la compréhension la plus globale des conditions dont souffrent les patients».La Dr Ross estime par ailleurs que la question de la responsabilité doit être soulevée.«Comment s'établit la responsabilité quand un patient souffre d'effets secondaires et que c'est quelqu'un d'autre que le médecin qui autorise sa sortie?», a-t-elle demandé.Elle s'est également interrogée sur la coordination des soins des patients admis par une infirmière praticienne. «C'est particulièrement important de nos jours, quand tant de patients se présentent avec des conditions complexes et chroniques», a-t-elle indiqué.L'annonce de l'extension des rôles des infirmières praticiennes a été qualifiée de «bonne nouvelle» par le chef de l'opposition, le néo-démocrate Adrian Dix, selon qui s'appuyer sur les forces de ces professionnelles permettra de combler les lacunes du système de santé.M. Dix a rappelé que 15 000 personnes de la région de Kamloops en Colombie-Britannique sont encore sans médecin de famille.La Colombie-Britannique est la deuxième province canadienne, après l'Ontario, à autoriser les infirmières praticiennes à admettre les patients et à autoriser leur sortie.

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