Avortement: le Parlement se prononce ce mercredi sur la motion M-312

C’est ce mercredi que le parlement canadien doit se prononcer sur la motion M-312, qui pourrait conduire à la recriminalisation de l’avortement.Cette motion vise en effet à la création d’un comité destiné à élargir la définition de «l'être humain» du Code criminel canadien.Selon le droit canadien, un fœtus «devient un être humain au sens de la présente loi lorsqu'il est complètement sorti, vivant, du sein de sa mère».Une définition que le député Stephen Woodworth juge caduque. Ce conservateur se défend en revanche de vouloir remettre en cause l’avortement.«La motion 312 cherche simplement à éclairer avec des connaissances du XXIe siècle une loi de 400 ans qui décrète la déshumanisation et l’exclusion de toute une catégorie de personnes», a-t-il notamment déclaré.Sauf que si le fœtus se voit attribuer le statut de personne en vertu du Code criminel, c’est la porte ouverte à des poursuites pénales contre les femmes enceintes et les médecins qui pratiquent des avortements thérapeutiques.La motion M-312 nécessite au moins le soutien de 50% des votes au parlement pour passer.Des appuis publics qui inquiètentLes néo-démocrates et les bloquistes ont annoncé qu'ils allaient tous voter contre la motion.Les conservateurs et les libéraux permettent un vote libre sur cette question et, depuis le dépôt de sa motion, M. Woodworth est en pleine campagne pour rallier le plus de députés possible à sa cause.Même si la motion M-312 ne devrait pas obtenir le soutien de suffisamment de députés, plusieurs associations de défense des femmes, ainsi que des associations médicales, dont l’AMC et ici au Québec la FMSQ, appellent à la vigilance.Le premier ministre Stephen Harper a plusieurs fois déclaré qu’il voterait contre, puisque son gouvernement ne souhaite pas, selon lui, rouvrir le dossier de l’avortement. Certains membres de son cabinet semblent pourtant d’un avis contraire.Plusieurs ministres conservateurs ont en effet annoncé qu’ils voteraient pour la motion M-312, et notamment le ministre canadien de l'Immigration, Jason Kenney, considéré comme un membre très influent du gouvernement conservateur.M. Woodworth a aussi indiqué qu’il bénéficiait du soutien de quelques députés libéraux.Depuis 1987, 45 projets de loi ou motions qui pouvaient conduire à une recriminalisation de l'avortement ont été déposés devant la Chambre des communes.En mai dernier la FMSQ avait réclamé la mobilisation de la population contre ce qu’elle juge comme une nouvelle tentative de criminaliser l’avortement.Sur son site, elle propose un dossier complet sur la question et une page de mobilisation à partir de laquelle elle soumet plusieurs modèles de lettres à envoyer aux élus.

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