Avoir les pouces verts garde en santé

La recherche vient de démontrer ce que les passionnés proclament depuis des années: le jardinage est bon pour la santé. Selon une étude publiée dernièrement dans la revue Lancet Planetary Health, le jardinage est un moyen abordable, évolutif et durable de réduire le risque de maladie, en particulier chez les personnes vivant dans des communautés à faibles revenus. Dans ce qui serait le premier essai contrôlé randomisé en aveugle sur le jardinage communautaire, des chercheurs ont comparé les caractéristiques de citadins ayant commencé à jardiner à d’autres qui n’ont pas eu cette opportunité. L'étude CAPS (pour Community Activation for Prevention Study) a examiné l'effet des jardins communautaires sur les comportements en santé et les attitudes psychosociales. Les principaux paramètres observés étaient le régime alimentaire, l'activité physique et l'anthropométrie, le stress et l'anxiété constituant les indicateurs secondaires surveillés. Les chercheurs ont recruté des adultes âgés de 18 ans et plus qui figuraient sur des listes d'attente pour l'un des 37 jardins communautaires de Denver et Aurora, dans le comté de Columbia, en se concentrant sur les zones à faibles revenus. Les participants, qui n'avaient pas jardiné au cours des deux dernières années, ont été sélectionnés aléatoirement pour recevoir une parcelle de jardin communautaire (le groupe d'intervention) ou demeurer sur la liste d'attente (le groupe témoin). Au total, 291 adultes ont été inclus dans la cohorte: 145 ont été assignés au hasard au groupe d'intervention et 146 au groupe de contrôle. L'âge moyen des participants était de 41,5 ans; 94 étaient des femmes (82%) et 52 des hommes (18%). Les bénéficiaires d’une parcelle se sont vus proposer des ateliers de jardinage et ils ont reçu gratuitement des graines et des semis. On leur a également offert des opportunités d'interaction sociale, des activités de renforcement communautaire et de mentorat. Entre le 1er janvier 2017 et le 15 juin 2019, les participants ont rempli des enquêtes sur leur régime alimentaire et leur santé, leur activité physique a été évaluée par accélérométrie durant sept jours (à l’aide d’accéléromètres disposés sur les cuisses), et leurs mesures anthropométriques ont été prises à trois reprises (avant la répartition aléatoire au printemps, à l'automne et en hiver). Des consultations médicales ont également été effectuées. Plus de fibres et d'activité physique À l'automne, on a constaté que les jardiniers actifs consommaient en moyenne 1,4 gramme de fibres de plus par jour que le groupe témoin, soit une augmentation d'environ 7% pendant la saison de jardinage. Ils ont également augmenté leur niveau d'activité physique d'environ 42 minutes par semaine - plus que le groupe témoin. Les jardiniers ont aussi constaté une diminution de leur niveau de stress et d'anxiété. Et ceux ayant démarré avec des niveaux de stress et d'anxiété plus élevés ont connu la plus grande réduction. Il n'y a pas eu d'impact significatif sur la consommation combinée de fruits et légumes, l'indice d'alimentation saine, le temps de sédentarité, l'IMC ainsi que le tour de taille. «Nos résultats suggèrent que le jardinage communautaire (...) pourrait être bénéfique pour modifier certains facteurs de risque clés du cancer et d'autres maladies chroniques», concluent les chercheurs.

Avoir les pouces verts garde en santé

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