Après quatre ans, le Dr Martin Bernier a quitté la présidence de la FMRQ pour un fellowship à Harvard

La Fédération des médecins résidents du Québec (FMRQ) a vu partir cet été son président des quatre dernières années. Le Dr Martin Bernier a quitté son poste à la fin de juin afin d’entreprendre un fellowship en électrophysiologie cardiaque au Beth Israel Deaconness Medical Center de l’Université Harvard.Même s’il faisait ses dernières boîtes à quelques heures de son départ pour les États-Unis, il s’est montré affable et disponible quand L’actualité médicale l’a rejoint. Du temps, il en a toujours trouvé pour s’investir dans les dossiers de la FMRQ, défendre ses membres auprès du gouvernement, les représenter dans des colloques ou auprès des médias, tout en menant de front sa résidence. Loin de ce tourbillon, il pourra se consacrer entièrement à sa formation à Harvard et la terminer en France. À son retour au Québec, il souhaite exercer à McGill, où il a fait toutes ses études de médecine.Le Dr Bernier aura occupé plusieurs postes de direction durant ses études. Trésorier, puis président de l’Association des résidents de McGill, il a été élu président de la FMRQ en 2005. Il vient au deuxième rang pour la longévité après avoir occupé ce poste durant quatre années, au rythme d’en moyenne 20 heures par semaine. « C’est exigeant, mais, en même temps, c’est une drogue », dit-il pour expliquer cet engagement.Le point de vue des résidentsConditions de travail des résidents, affaires pédagogiques, rapport Castonguay, commissions parlementaires, garantie d’accès, les grands dossiers n’ont pas manqué durant sa présidence. Le Dr Bernier s’était donné comme objectif de faire valoir le point de vue des résidents sur les questions de l’heure. Il y a réussi. Invitée à s’exprimer sur des débats d’importance, la FMRQ s’est révélée un interlocuteur crédible, au même titre que les autres fédérations. Elle a aussi démontré, lors de ses interventions, qu’elle n’était pas l’aile jeunesse de la FMOQ et de la FMSQ, qu’elle pouvait même s’en éloigner, qu’elle avait des vues bien à elle et qu’elle savait les défendre.« Je pense que nous avons réussi à faire la démonstration que la relève médicale est capable de prendre des positions très avisées et très cohérentes, dit-il. Nous sommes pris au sérieux, ce qui ne veut pas dire que nous sommes toujours écoutés. »En quatre ans, il a réussi à faire avancer certains dossiers, mais, en 2009, des enjeux liés à la rémunération et aux conditions de travail et de parité avec les résidents des autres provinces ne sont toujours pas réglés. Le Québec est toujours la province qui rémunère le moins ses résidents.Le président sortant a encore sur le coeur que les résidents aient été inclus dans la loi spéciale 142 adoptée par le gouvernement en décembre 2005. À cette époque, la FMRQ souhaitait négocier de bonne foi. Le Dr Bernier s’est senti floué en apprenant que la loi 142 allait englober les résidents. Lors de la négociation suivante, les résidents ont réussi à obtenir une prime à la garde, mais ce gain n’a pas fait oublier la loi 142. La méfiance est restée. Le Dr Bernier espère que la FMRQ ne sera pas victime de la même manoeuvre en 2010, mais il a des appréhensions. « J’ose croire que je me trompe », dit-il, sans être convaincu.Gain majeurLe Dr Bernier est cependant fier d’avoir obtenu le moonligthing pour les résidents québécois. Le Québec leur interdisait de faire du dépannage, mais la FMRQ est parvenue à convaincre le gouvernement en procédant par étapes. Tout le monde y a gagné, les patients, le système de santé et les résidents eux-mêmes. « C’est un pas en avant. Vous aidez les hôpitaux en pénurie et cela permet de faire de vous un meilleur médecin », commente-t-il avec satisfaction. Le débat entourant la question des gardes de 24 heures demandées aux résidents a été lancé sous sa direction. Le Dr Bernier laisse à son successeur le soin de régler cet autre dossier majeur. Ce ne sera pas facile, prévient-il, parce que la chose implique une refonte importante des façons de faire, mais il croit tout de même qu’il sera possible d’y arriver comme l’ont fait d’autres pays.Voir aussi : Huit questions au Dr Martin Bernier

Après quatre ans, le Dr Martin Bernier a quitté la présidence de la FMRQ pour un fellowship à Harvard

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