Ambulanciers: menace de grève générale à la veille de Noël

Les 2 500 ambulanciers syndiqués à la CSN se sont dotés d'un mandat de grève générale qui pourrait être exercé à compter du 24 décembre.La grève générale devrait surtout consister en des moyens de pression qui toucheront les employeurs, pas les patients. Les transports urgents par ambulance et les transports entre établissements de santé sont en effet considérés comme des services essentiels et doivent donc être effectués en tout temps.Le Syndicat du préhospitalier CSN a déjà fait approuver sa liste de services essentiels à maintenir par le Conseil des services essentiels et compte bien se tenir à celle-ci, a-t-il été annoncé mardi 11 décembre en conférence de presse à Montréal.Les syndiqués exercent déjà des moyens de pression administratifs, comme le refus de prendre des stagiaires avec eux, le refus de raccompagner à l'hôpital les escortes de patients et la rédaction de rapports à l'encre verte, ce qui empêche la numérisation du document.Réjean Leclerc, du comité de négociation, prévient aussi que ses membres vont «être visibles» et «présents dans les bureaux des employeurs» pour faire pression sur eux.Il espère néanmoins que d'autres rencontres de négociation auront lieu avec les associations d'employeurs et le ministère de la Santé et des Services sociaux, ce dernier étant responsable des clauses monétaires.D'autre part, il n'est pas question d'un nouveau débrayage pour les 1 200 ambulanciers syndiqués à la FTQ, qui avaient fait la grève durant un mois, l'été dernier.Une entente de principe prévoyant des augmentations équivalentes à celles octroyées aux employés des secteurs public et parapublic avait été conclue avec le gouvernement en juillet dernier. Elle a toutefois été rejetée en assemblée par une majorité de 71%.En entrevue, le président de la Fraternité des travailleurs du préhospitalier, section locale 592 (FTQ), Benoît Cowell, a dit avoir bon espoir de conclure une entente de principe avec les employeurs d'ici les Fêtes. «Ça fait deux semaines qu'on se parle», a-t-il précisé.Les principales clauses en litige ont trait à l'échelle salariale, qui ne compte pas moins de 16 échelons, et que le syndicat veut voir réduite.Les autres points en litige sont le régime de retraite, les heures supplémentaires et la réintégration de trois employés qui avaient été congédiés à la suite d'un débrayage spontané.Les ambulanciers de la CSN, de leur côté, ont sensiblement les mêmes points en litige, soit une réduction du nombre d'échelons de l'échelle salariale et le régime de retraite, auxquels il faut cette fois ajouter les périodes de probation et l'abolition de certains frais chargés par l'employeur aux ambulanciers.Réjean Hébert prêt à aménager les ententesDe passage à Saint-Charles-Borromée, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Réjean Hébert, s'est dit prêt à s'asseoir de nouveau avec les syndicats d'ambulanciers.Cependant, le gouvernement ne semble pas prêt à mettre davantage d'argent sur la table. «Les ressources financières du gouvernement sont limitées; ma marge de manoeuvre est extrêmement limitée», a commenté le Dr Hébert.Le ministre s'est dit prêt à «aménager les ententes» afin de les rendre plus acceptables à l'ensemble des membres.Reconnaissance de la formation et rôle dans le désengorgement des urgencesLa reconnaissance de la formation des ambulanciers est aussi en cause: les ambulanciers font valoir qu'une grande partie d'entre eux ont reçu une formation de niveau collégial qui leur permet d'administrer certains médicaments (en cas d'allergies graves, par exemple) et d'évaluer certaines conditions graves.Les techniciens ambulanciers souhaitent, comme leurs collègues américains, faire partie intégrante des soins de première ligne, notamment en participant au triage des patients, qu'ils pourraient rediriger vers des cliniques ou des centres de soins de longue durée lorsque leur état ne nécessite pas un passage aux urgences.Si le gouvernement entérinait ce rôle de triage, actuellement tenu par les infirmières des urgences, les ambulanciers devraient établir une entente avec le Collège des médecins du Québec. Ils pourraient aussi créer un baccalauréat en soins préhospitaliers.Les ambulanciers rappellent que le volume d'appels auxquels ils répondent a connu une véritable inflation au cours des dix dernières années. Il est ainsi passé de 500 à 1 000 par jour dans la région de Montréal et de Laval.Source: La Presse et La Presse canadienne

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