Aide médicale à mourir: la FMOQ et la FMSQ offriront leur première formation commune

Neuf mois après l’entrée en vigueur de la loi québécoise sur les soins de fin de vie, le besoin de formation sur l’aide médicale à mourir et les soins de fin de vie demeure élevé. La Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) et la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) ont donc décidé de tenir une journée commune sur le sujet. Le directeur de la formation à la FMOQ, le Dr Claude Guimond.«Ce sera une première formation conjointe dans l’histoire des deux fédérations», a commenté le directeur de la formation continue à la FMOQ, le Dr Claude Guimond, qui travaille étroitement sur ce dossier avec son homologue de la FMSQ.La date et le lieu où se tiendra cette journée ne sont pas encore arrêtées, mais selon le Dr Guimond, ce sera sans doute à Montréal à l’hiver 2017.Des centaines de médecins formésDepuis un an, la FMOQ s’est impliquée à plusieurs reprises et sous diverses formes dans la formation consacrée à l’aide médicale à mourir et les soins de fin de vie. Elle avait obtenu que soient accréditées les visioconférences données l’automne dernier dans les différents CSSS. Elle a également tenu un congrès consacré aux soins palliatifs en novembre 2015 à Québec, auquel a pris part l’un des formateurs les plus en vue sur la question, le Dr Louis Roy, du CHU de Québec. Par ailleurs, elle offre toujours des conférences en ligne à la carte sur la question sur son portail Caducée.À ce jour, plusieurs centaines de médecins ont suivi une formation dans ce domaine. Selon le Dr Guimond, les premières conférences sur l’aide médicale à mourir ont surtout attiré des participants qui étaient amenés à vivre ces situations dans leur pratique. Toutefois, il existe un besoin à combler pour le médecin en cabinet, croit-il.«Les lois provinciale et fédérale sur l’aide médicale à mourir n’amèneront sans doute pas beaucoup de changements dans la pratique du médecin de famille qui fait du bureau, estime-t-il, mais il risque un jour ou l’autre d’être interpellé et questionné par ses patients. Les formations que nous offrons visent à mieux les outiller et à les aider à répondre aux questions qui pourraient leur être adressées, telles que les conditions d’admissibilité, les autres options qui s’offrent en pareilles circonstances, la démarche à suivre, etc.»Médecins spécialistesLes médecins spécialistes sont susceptibles de faire face aux mêmes interrogations de la part de leurs patients. De là a germé l’idée d’une formation destinée à la fois aux médecins de famille et aux médecins spécialistes et présentée conjointement par la FMOQ et la FMSQ.«Des médecins spécialistes prennent part aux journées de formation de la FMOQ, mais à titre de conférenciers et experts, dit le Dr Claude Guimond. Mais une journée où les deux groupes de médecins assisteront aux présentations côte-à-côte, ce sera une première», a-t-il commenté le médecin, qui se dit très heureux de cette initiative. Le programme de la journée fera l’objet d’une consultation afin de connaître les aspects les plus importants sur lesquels les médecins veulent obtenir des éclaircissements et des réponses.À l’Université LavalAu plan académique, l’Université Laval poursuit ses démarches afin de mieux intégrer les notions de fin de vie et d’aide médicale à mourir dans la formation de ses étudiants, externes et résidents. Un Comité sur l’enseignement de la Loi concernant les soins de fin de vie (loi 2) a été formé à cet effet et il est présidé par l’un de ses professeurs, la Dre Lucie Baillargeon, qui est également médecin en soins palliatifs.Ce groupe de travail, qui a entrepris son mandat en novembre 2015, est chargé d'émettre des recommandations aux directeurs de programme de médecine de premier cycle et de spécialités. Il doit aussi le faire pour la formation continue des médecins en exercice et la formation professorale destinée aux cliniciens qui enseignent aux futurs médecins, qu’ils soient sur les bancs d’université ou en stage.À lire aussi: Aide médicale à mourir: de nouvelles formations offertes pour les médecinsMême si le rapport final de ce comité ne sera pas dévoilé avant décembre, des actions ont déjà été entreprises. Les étudiants de 3e année ont ainsi reçu deux heures de formation sur ces questions l’an dernier. Par ailleurs, une formation de trois heures sera donnée aux résidents en chirurgie, cet automne.Sans dévoiler les recommandations qui seront soumises à la Faculté, la Dre Baillargeon a néanmoins livré quelques pistes en entrevue à Professionsante.ca.«Il est clair que la loi 2 comprenant l’aide médicale à mourir sera abordée au 1er cycle au niveau éthique, puis elle le sera à nouveau de façon concrète en résidence, car les résidents devront pouvoir en discuter avec des patients et des membres de l’équipe.»La Faculté compte aussi présenter une formation sur la loi 2 et l’aide médicale à mourir à l’intention des médecins en pratique sans dédoubler les formations qui sont déjà offertes ailleurs par d’autres organisations.

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