ABCPQ : Richard Mayrand remplace Richard Nadeau à la présidence

Le pharmacien Richard Mayrand, du Groupe Jean Coutu, est le nouveau président de l’Association des bannières et des chaînes de pharmacies du Québec (ABCPQ).Premier vice-président, Pharmacies et Affaires gouvernementales chez Jean Coutu, Richard Mayrand est l’un des membres fondateurs de l’ABCPQ. Il a d’ailleurs déjà assumé la présidence de l’association de 1994 à 2002.En entrevue avec Profession Santé, Richard Mayrand a tenu en premier lieu à féliciter son prédécesseur, Richard Nadeau, de Familiprix, qui a décidé de relancer l’ABCPQ après une période d’inactivité au milieu des années 2000. «Richard a effectué un travail remarquable afin que l’on place la qualité des soins que nous offrons à la population au cœur des travaux de l’ABCPQ.»Durant le mandat de Richard Nadeau, l’ABCPQ a notamment mis en ligne un site Internet, Loi41.com, pour soutenir les pharmaciens dans l’implantation des nouvelles activités professionnelles autorisées par la loi 41.L’opérationnalisation de ces nouvelles activités en officine fait d’ailleurs toujours partie des dossiers que suit de près l’ABCPQ, souligne le nouveau président. «Nous souhaitons vivement que l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) et le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) puissent conclure prochainement une entente.»À ce chapitre, Richard Mayrand voit d’un bon œil que le nouveau ministre Gaétan Barrette, qui siégeait auparavant au conseil d’administration de la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ), possède une bonne compréhension des enjeux liés aux services rendus par les pharmaciens.Discussions avec les assureurs privésUn autre dossier sur la table de l’ABCPQ est celui des représentations des assureurs privés à l’effet qu’ils désirent mieux comprendre comment les prix des médicaments et les honoraires des pharmaciens sont calculés d’une pharmacie à l’autre.«Bien que leur objectif soit louable, explique Richard Mayrand, le problème réside dans le fait qu’ils veulent comparer ce qu’ils paient à ce que paie la RAMQ. Or, le modèle de rémunération de la RAMQ date de près de 40 ans et n’est plus représentatif de la réalité fort complexe des pharmaciens.»Dans ce dossier, l’ABCPQ désire travailler de concert avec l’AQPP et l’Ordre des pharmaciens du Québec pour faire comprendre le point de vue des pharmaciens aux assureurs privés.Les programmes d'accompagnementAu cours de l’automne 2013, l’ABCPQ a pris position sur un autre sujet: les programmes de fidélisation ou d’accompagnement des patients offerts par l’industrie pharmaceutique. L’association avait alors été conviée par l’OPQ à présenter son point de vue lors d’une journée de réflexion qui s’est déroulée le 27 novembre.Pour certaines molécules plus spécialisées, des circuits parallèles de distribution ont été créés dans lesquels certains grossistes et certaines pharmacies sont privilégiés pour acheminer les médicaments aux patients, note Richard Mayrand.Or, c’est plutôt un réseau parallèle de soins qui est en train de se créer, poursuit-il. À titre d’exemple, des infirmières peuvent être payées par un fabricant pour administrer son médicament. Cela peut poser un problème d’indépendance des professionnels de la santé vis-à-vis des entreprises qui les paient.Le fractionnement des dossiers entre plusieurs pharmaciens est un autre problème qui découle de ce système, ajoute-t-il. «Si le patient ressent des effets indésirables, est-ce à cause de sa maladie, de ce nouveau médicament qu’il prend ou des interactions avec ses autres médicaments? Si les dossiers sont fragmentés, c’est difficile pour les pharmaciens de le savoir.»L’ABCPQ souhaite plutôt que les fabricants de ces médicaments nécessitant une expertise particulière offrent des formations aux grossistes et aux pharmaciens pour garantir que les produits soient correctement acheminés et administrés aux patients, tout en évitant le fractionnement des informations entre différents pharmaciens.«Notre mémoire a été bien reçu lors de la journée de réflexion de l’Ordre, car nous sommes partis du principe qu’il faut préserver l’indépendance professionnelle des pharmaciens», affirme Richard Mayrand.

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