Sanctionnée pour avoir consulté le DSQ de son ex-conjoint

Les événements qui lui sont reprochés sont survenus entre octobre 2018 et octobre 2019. Salamicha Poirier, qui a consulté six fois le dossier de son ex-conjoint et père de ses enfants sans y être autorisée, dit avoir agi sur un coup de tête et ne pas avoir pris conscience du caractère confidentiel inhérent au DSQ. Pour sa défense, la femme, qui travaillait dans une pharmacie de Cowansville, a indiqué avoir préservé le secret des informations confidentielles obtenues et n’en avoir tiré aucun bénéfice. Le 5 novembre 2019, l’ex-conjoint a contacté la pharmacienne propriétaire, Judith Marziali, de la pharmacie où travaille Salamicha Poirier, pour l'informé qu'il a constaté que son nom apparaît sur la liste des intervenants. Il était choqué du non-respect de sa vie privée. La pharmacienne propriétaire lui répond qu’elle n'a jamais consulté son DSQ et rencontre ensuite la pharmacienne Poirier à ce sujet. Après avoir affirmé ne pas se souvenir d'avoir consulté le DSQ de l’homme, elle avoue les faits reprochés. «La pharmacienne Marziali en déduit que l’intimée a utilisé, à son insu, son code d’accès au DSQ pour consulter des renseignements confidentiels au sujet de monsieur A», indique la décision disciplinaire publiée le 4 mai dernier. Après cet aveu, la pharmacienne propriétaire a congédié la fautive. Un service à son conjoint Par ailleurs, dans un autre dossier, Salamicha Poirier a écopé d’une amende de 4000$ pour avoir rendu des services pharmaceutiques à son conjoint de l’époque (qui n’est pas le père de ses enfants), entre les mois de mars et novembre 2018. Durant cette période, la pharmacienne lui a fourni des médicaments prescrits - des antibiotiques, des antidépresseurs et sa médication pour cesser le tabagisme -, et cela, même si elle ne faisait face ni à un cas grave ni à une urgence. Celle-ci a invoqué sa méconnaissance de la situation de contravention dans laquelle elle s’est placée en acceptant d’aider son conjoint pour faciliter son accès aux services pharmaceutiques et le conseiller adéquatement au sujet de son médicament. «Elle déclare dorénavant comprendre les limites imposées aux pharmaciens concernant les services pharmaceutiques à rendre à un membre de leur famille, comme un conjoint», mentionne la décision. Recommandation conjointe Les sanctions pour les deux infractions ont été recommandées conjointement par les avocats du syndic adjoint de l’Ordre des pharmaciens professionnels du Québec (OPQ) et de la pharmacienne. Même si les deux parties reconnaissent la gravité objective de ce type d’infractions, elles soulignent que la femme a plaidé coupable, a exprimé des remords sincères et n’a pas d’antécédents disciplinaires. Le conseil de discipline de l’OPQ a appuyé cette recommandation qui, selon lui, respecte le critère de l’intérêt public. «La recommandation conjointe constitue l’aboutissement d’une mise en balance sérieuse de l’ensemble des circonstances à soupeser réalisée par des avocats et qui reflète tant les intérêts du public que ceux de l’intimée», juge-t-il.

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