COVID-19: une étude montréalaise confirme l'efficacité de la fluvoxamine

Pour le moment, la fluvoxamine n’est pas recommandée contre la COVID-19 par les autorités scientifiques américaines, dont l’Institut national de la santé, la Société des maladies infectieuses américaine et l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé. Ces organisations jugent insuffisantes les preuves des avantages du médicament contre cette maladie. Pourtant, les essais cliniques STOP COVID 1 et STOP COVID 2, ainsi que l’étude TOGETHER, ont démontré qu’il y a une forte probabilité que la fluvoxamine soit associée à une réduction du risque d'hospitalisation. Les chercheurs de McGill ont fait une analyse statistique des résultats de ces trois essais cliniques randomisés dans lesquels la fluvoxamine a été utilisée en contexte ambulatoire chez les adultes atteints de COVID-19. Les auteurs de l’étude ont utilisé des méthodes statistiques (méta-analyses bayésienne et fréquentiste à effets aléatoires) pour prendre en compte tous les résultats des études individuelles. «Ces résultats ont été combinés en fonction de la taille et de l’effet de chaque étude, du degré de différence entre les études et de diverses hypothèses sur la probabilité qu'un médicament soit efficace», indique un communiqué de l’IR-CUSM. Au total, 2196 participants positifs à la COVID-19 et non-vaccinés ont été enrôlés dans ces études. Un risque réduit de 25% Les chercheurs ont ainsi découvert que la probabilité que la fluvoxamine soit associé à une réduction du risque d’hospitalisation est de 94,1% à 98,6%. Selon leurs recherches, le risque d'hospitalisation pour un patient qui a utilisé la fluvoxamine est de 0,75 fois le risque pour un patient qui a consommé le placebo. C'est-a-dire que la fluvoxamine réduirait le risque d'hospitalisation de 25%. Cette réduction est toutefois loin d'être aussi élevée que l'antiviral Paxlovid qui réduit les hospitalisations de 89%, selon l’étude clinique qui a mené à son approbation par Santé Canada. Par contre, le Paxlovid qui coûte environ 875$ est beaucoup plus dispendieux que le prix de la fluvoxamine qui est, selon les chercheurs, d’environ 1$ par jour. «La fluvoxamine est une option de traitement immédiatement disponible, sécuritaire et peu coûteuse, avec une probabilité élevée d’efficacité modérée», indique l’étude menée par le Dr Todd Lee et la Dre Emily McDonald, chercheurs à l’IR-CUSM et professeurs agrégés de médecine à l’Université McGill. Les effets indésirables de la fluvoxamine les plus fréquemment signalés lors des essais cliniques sont les nausées, les vomissements, la diarrhée, les maux de tête, les étourdissements, la somnolence et l’anxiété. Selon les Drs Lee et MacDonald, la «fluvoxamine peut être une option raisonnable pour les patients ambulatoires à haut risque qui n'ont pas accès aux anticorps monoclonaux du SRAS-CoV-2, aux antiviraux directs ou aux essais cliniques». Les chercheurs constatent qu’à l’inverse de la fluvoxamine, les essais réalisés en ambulatoire avec l’hydroxychloroquine et l’ivermectine n’ont montré aucune efficacité, mais «pourtant ces agents continuent d’être prescrits». Les auteurs de l’étude souhaitent que leurs travaux éclairent la prise de décision clinique et les directives liées à la prise en charge des patients atteints de COVID-19. L’étude a été publiée mercredi dans le Journal of the American Medical Association.

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